Moyen Age
Période du XIe au milieu du XIVe s. : meubles (armoire, coffre) en planches épaisses (jusqu'à 10 cm). Des pentures en fer forgé, souvent en forme de volutes, les maintiennent.
Période du milieu du XIVe au 1er quart du XVIe s. : montants en saillie, panneaux reproduisant comme une fenêtre : meneaux flamboyants, roses, accolades. Serrures clouées sur un carreau de velours ou de drap, en général rouge ; trop coûteuses, les vis sont réservées aux armes. Principaux meubles. Armoire, banc ou archebanc (avec dais au XVe s.), chaire (bras et dossier), coffre, crédence, dressoir (à 2, 3, 4 étagères), faudesteuil (jusqu'au XIVe s. ; siège à base en X), lectrin ou lutrin, lit (ciel de lit accroché au plafond jusqu'au XVe s., sur colonnes et sur le chevet ensuite), table (planche sur tréteaux).
Renaissance
Technique. Deux procédés (connus déjà au XIIe s.) permettent de cacher davantage les assemblages : assemblage d'onglet qui perfectionne l'assemblage à tenon et mortaise : les extrémités des pièces de bois ne sont plus coupées à angle droit, mais en diagonale : assemblage à queues d'aronde : les tenons sont masqués par une épaisseur de bois réservée en creusant les mortaises (assemblage dit à queues recouvertes ou queues perdues).
Sous Louis XII : des meubles empruntent des motifs, comme les rinceaux,à la Renaissance italienne et d'autres, comme les pinacles,à l'époque gothique. Sous François Ier : la décoration est toute italienne : bustes en saillie, pilastres décorés d'arabesques ou de feuillages et de grotesques. Sous Henri II : on utilise de grands panneaux parfois uniques, faits de plusieurs planches assemblées. La composition est de caractère architectural : pilastres cannelés ou colonnes unies ou cannelées. Le chêne fait le plus souvent place au noyer, avec parfois des plaques de marbre (Fontainebleau). En Bourgogne : ils sont surtout sculptés en haut relief : Hugues Sambin, maître en 1549. En Ile-de-France : dominent arcade et colonnettes style de Du Cerceau (1512-84) ; médaillon ovale et bombé : " le miroir ". Parfois incrustés de marbre blanc et noir et souvent sculptés en bas relief.
Louis XIII
Techniques. L'influence étrangère (Flandres, Allemagne, Espagne, Italie) est encore très forte. On utilise : ébène : feuilles minces, sculptées en bas relief, en applique sur le bâti ; bois exotiques (dit bois de violette, d'amarante, etc.) ; bois français (if, buis, noyer, merisier, orme, ébène pour les cabinets) ; incrustations : lames de bois de couleur ou feuilles de marbre ou d'écaille collées dans des entailles ; marqueterie : décor en mosaïque de bois de couleur, qui revêt le bâti ; motifs : colonne torse, pointe de diamant. Principaux meubles. Armoire à pointes de diamant (influence néerlandaise). Buffet à 2 corps superposés, en noyer ou chêne naturel, à panneaux à losanges ou rectangles. Cabinets sculptés ou peints (entièrement, ou les façades de tiroirs au dos des portes) ou ornés de fixés sur verre (flamands, très sculptés ; allemands, à 2 corps superposés, plaqués d’ambre et d’ébène ; italien, peu nombreux, ornés d'agate et de fil d'argent ; le cabinet du maréchal de Créqui, au musée de Cluny, est le 1er bureau). Chaise à arcades (influence espagnole et mauresque), pieds obliques (à partir du milieu du XVIIe s., on appelle chaise un siège dépourvu d'accotoirs). Coffres. Siège tendu de cuir (venu d'Italie, milieu XVIe s.), canné (remplace le jonc du XVIIe, innovation hollandaise). Table, fauteuil, chaise à bras et petite table à pieds torsadés, balustrés, en chapelet (le plus courant), entretoise en H. Tabouret. Principaux ébénistes. Jean Adam (connu vers 1657). Philippe Baudrillet. Pierre Boulle (né en Suisse 1580-1635). Jean Desjardins (connu vers 1636-57). Jean Lemaire (connu 1636-57). Jean Macé (de Blois ; 1600-72). Laurent Strabe.
Louis XIV
Technique. Les placages de cuivre, d'étain et d'écaille avec des garnitures de bronze doré, or argenté triomphent dans les ateliers royaux. Ailleurs, la tradition du bois massif se maintient (bois tourné). Meubles en bois de " rapport " avec vases de fleurs dans le goût de Monnoyer, avec fleurs en " ivoire ", en général de jasmin, d'où l'attribution à l'ébéniste Jasmin, sans doute l'un des Boulle. Une dorure d'origine est rarissime. La plupart des sièges ont été décapés ou redorés au XIXe s.
Marqueterie de Boulle : André Charles Boulle (1642-1732), 1erébéniste du roi, donna son nom à la plupart des meubles marquetés (d'écaille rouge ou brune, et de cuivre), fabriqués entre la 2e moitié du XVIIe s. et le milieu du XVIIIe s. (par ses fils ou ses élèves), puis sous Louis XVI par René Dubois (1734-92). Philippe-Claude Montigny (1734-1800) et Etienne Levasseur (1721-98) qui réparaient et copiaient des meubles de Boulle. Il perfectionna la marqueterie (écaille, cuivre et étain), venue d'Italie. Il utilisa corne (colorée), écaille de tortue (souvent teinte en rouge), nacre, ivoire ou cuivre et étain. Il découpait ensemble une feuille d'écaille et une feuille de cuivre ; le motif de cuivre était inséré dans le fond d'écaille (décor de partie) et celui d'écaille dans le fond de cuivre (décor de contrepartie) : les meubles étaient souvent fabriqués en paire avec les motifs de matériaux inversés. Les garnitures de bronze doré (au mercure ou au vernis) et ciselé représentant des masques, mascarons, groupes d'enfants, rosaces, coquilles, feuillages avaient un but : renforcer les assemblages, protéger les arêtes vives, maintenir à l'aide d'une large bordure ou d'une baguette les panneaux de marqueterie. Bâti (âme) : sous Louis XIV en sapin, sous Louis XVI en chêne. Principaux artistes. Ébénistes : André Charles Boulle (voir ci-dessus), Dominique Cucci (It., 1635-1705). Louis Delaitre (vers 1715-55), Gaudreaux (1680-1751), Antoine Gaudron († 1710), Pierre Gole (Holl., 1620-84), François Guillemar, Charles Hecquet († 1731). Joseph Poitou (1682-1718), Philippe Poitou (1650-1709), Jacques Somer († 1669). Ornemanistes : Jean Bérain (1640-1711), Charles Le Brun (1619-90), Alexandre-Jean Oppenordt (1639-1715). Sculpteurs sur bois : Mathieu Lespagnandelle (1617-89). Sculpteurs-orfèvres : Claude Ballin (1615-78). Filippo Caffieri (1634-1716). Jean Varin (ou Warin, 1604-72).
Régence
Technique. Meubles plus légers et lignes moins rigides. Plaqués de bois satiné importé des Indes : palissandre, amarante, bois violet dit de violette, bois de rose. Chantournement : les courbes concaves alternent avec les convexes, comme dans la commode à la Régence ou en tombeau. Principaux meubles. Armoire. Bibliothèque. Bureau. Chaise longue. Commode. Console et table en bois sculpté et doré. Duchesse (chaise longue, brisée avec tabouret). Écritoire. Fauteuilà garniture fixe. Secrétaireà abattant (inspiré de Liège). Siège canné. Table à gibier. Arbalète. Tombeau (commode à 3 rangs de tiroirs). Principaux artistes. Ébéniste : Charles Cressent (1685-1768). Watteau lui inspire les bustes de femmes souriantes qu'on appelle espagnolettes, qu'il place aux angles des meubles ; la traverse inférieure de ses commodes a un mouvement sinueux : le profil en arbalète. Sculpteurs : Sébastien Slodtz (1655-1726). Toro (Provence).
Louis XV
Technique. Ligne courbe. Décor de fleurs et de rocailles. Des meubles nouveaux apparaissent : petits bureaux, petites tables. On utilise de la marqueterie et des panneaux laqués en Orient. Les frères Martin développent le vernis (décor diversifié). Le décor européen est le plus rare. Les bronzes ne doivent jamais dissimuler les motifs de marqueterie, mais en suivre les méandres. Meubles précieux avec plaques en porcelaine de Sèvres. Principaux meubles. Armoire. Bergère, boudeuse (bras droits), convalescente (basse), obligeante (bras écartés), ponteuse (pour le jeu : casier à jetons dans la manchette du dossier), voyeuse (dossier surmonté d'un accoudoir), marquise, à gondole. Bibliothèque. Bureau à cylindre, à dessus brisé ou à dos d'âne (à double pente), dit " capucin " (de dame). Canapé ottomane (à 2 places), sofa (à oreilles), sultane turquoise (lit de repos à 3 dossiers), veilleuse, Matériaux : mêmes essences que sous la Régence : bois naturel, laque (de Chine, du Japon, de Coromandel), plaques de porcelaine, bronzes. Chaise à la reine à dossier plat (par opposition au cabriolet) violoné, puis ovale à partir de 1785 environ, longue dite " de duchesse " ou " duchesse ", à bateaux (plus de 1,60 m et 2 dossiers) ou brisée (en 2 ou 3 éléments). Chiffonnière. Commode sans traverse. En-cas. Encoignure. Fauteuil en cabriolet (vers 1750), de cabinet. Lit (à la française ; à la polonaise,à 3 dossiers à partir du XVIIe s. ; à l'anglaise ; à la turque ; d'ange, en dôme, à l'impériale, à la duchesse, hérités du XVIIe s. ; à la romaine, à baldaquin). Marquise (milieu XVIIIe s.). Méridienne. Meuble d'entre-deux. Meuble à hauteur d'appui. Meuble à transformations dit "à la Bourgogne " : commandées par des mécanismes ; en 1760. Œben avait construit pour le duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XV), paralysé, un fauteuil à manivelle. Paravent. Régulateur. Secrétaire (apparaît vers 1745). Secrétaire à doucine. Table de salon, d'accouchée, de chevet, coiffeuse, de toilette, poudreuse, travailleuse.
Estampilles
Premières : sous Louis XV. La corporation des menuisiers-ébénistes de Paris les rendit obligatoires en 1743, le Parlement de Paris en 1751. Elles devaient s'accompagner d'un poinçon de contrôle (les 3 lettres J.M.E., 7 mm de hauteur, 10 de largeur) de la Jurande des menuisiers-ébénistes parisiens, appliqué lors de la visite bisannuelle de jurés dans les ateliers. Pour ne pas régler de droits ou par négligence, quelques maîtres s'abstinrent. Certains, fournissant le roi, étaient exonérés.
" C " couronné : poinçon (4 mm de hauteur, pour petits objets 1,5 mm) des bronzes d'ornement apposé en 1745-49 (règlement d'une taxe) ; permet datation précise. Peut aussi correspondre à la réparation d'une pièce plus ancienne.
Mentions figurant dans les catalogues de vente : sauf réserve expresse ; signature de X, " de " X, " par " X, X : commode... garantissent l'authenticité. Porte estampille de X constate la signature, pas son authenticité.
Époque
Meuble : " d'époque Louis XV " : fabriqué sous Louis XV, ou peu après. " De style Louis XV " : fabriqué n'importe quand. Ancien : ayant environ 100 ans d'âge ou plus (délai donné par le Code des douanes).
Meubles des châteaux royaux : marque (surmontée d'une couronne) au fer rouge ou au pochoir sous un marbre, sur l'arrière d'un montant ou le dos : CP (Compiègne), CT (Petit-Trianon), F ou FN (Fontainebleau), 2 G accolés (Tuileries), ML (Marly), St C (St-Cloud), W (Versailles). Principaux artistes. Menuisiers : Jean Avisse (1723-93), maître en 1745 (signe : L Avisse). Louis Delanois (1731-92), maître en 1761. Nicolas-Quinibert Foliot (1708-76). Jean Gourdin (signe : Père Gourdin, travaille vers 1737-63). Nicolas Heurtaut (1720-71). Pierre Nogaret, vers 1720-21 à Lyon. J.-B. Tilliard (1685-1766) : fils (1723-97), maître en 1752. Ornemaniste : Nicolas Pineau (1684-1754). Ébénistes : Pierre Bernard (1715-65). Léonard Boudin (1735-1807). BVRB (Bernard II Van Risen Burgh, après 1705-1766). Martin Carlin (1730-85). Charles Cressent (1685-1768). Antoine-Mathieu Criaerd (1689-1776). Jacques Dautriche (Van Ostenryck, vers 1743-78). Adrien Delorme, maître en 1748. Jacques Dubois (1693-1763). Charles-Joseph Dufour (1740-82). Jean Dumoulin (1715-98). Pierre Garnier (1720-1800). Antoine-Robert Gaudreaux (1680-1751). Les Hache : Thomas (1664-1747), Pierre (1705-76). Jean-François (1730-96). Christophe-André (1748-1831). Joseph (origine allemande : Joseph Baumhauer, † 1772). Gilles Joubert (vers 1689-1775). Lacroix (Roger Van der Cruse, dit RVLC, 1723-99). Jean-Pierre Latz (vers 1691-1704). Pierre Macret (1727-96). Migeon : Pierre II Migeon (1701-58), Pierre III (1733-75). Jean-François Œben (1721-63). Nicolas Petit (1732-91). Louis Péridiez (1731-après 1787). Jean-Jacques Pothier. Topino (1725-vers 1798). Christophe Wolff (1720-95).
Louis XVI
Technique. Lignes droites, angles en pan coupé, simplicité ; marqueterie (décor géométrique), baguettes de bronze ; ronce d'acajou, bois clairs (citronnier, amarante) et placage d'acajou. Une galerie en bronze ajouré surmonte parfois les meubles. Le genre étrusque apparaît en 1786-87 (ornements inspirés des Antiquités égyptiennes) ; le style Louis XVI sera repris sous la Restauration. Principaux meubles. Bibliothèque à porte pleine ou grillagée (vers 1775). Bonheur-du-jour (vers 1754). Buffet servante. Bureau à cylindre. Cabinet acajou et ébène, décoré de panneaux de cire fixés sous verre. Chiffonnier (vers 1750 ; à 7 tiroirs : semainier). Commode. Console. Régulateurs et horloges. Secrétaires à abattant. Serrebijoux. Servante. Serviteur muet. Sièges (mêmes types que sous Louis XV). Table à la Tronchin (à plateau se soulevant par crémaillères cachées dans les pieds), bouillotte (table et lampe : tableà jeux apparue vers 1760, au centre trou évidé où se place un bouchon de bois sur lequel s'adapte la " lampe bouillotte "), de brelan (même type mais orifice central garni d'un " cassetin " ou " cordillon ", en 8 cases pour recevoir les cartes), à" en-cas " (ou de nuit), de salle à manger, de salon (apparaît vers 1780) ; trictrac. Principaux artistes. Menuisiers : J.-Baptiste Boulard (1725-89). Canabas (Joseph Gegenbach dit, 1715-97). Georges Jacob (1739-1814). Lelarge (J.-Baptiste Ier début XVIIIe s., II 1711-71, III 1743-1802). Séné Claude Ier (1724-92) et J.-Baptiste Claude (dit Séné l'Aîné, 1748-1803). Ébénistes : Étienne Avril (1748-91). Guillaume Benneman (maître en 1785). Martin Carlin (1730-85). Pierre Denizot (1715-82). J. -François Leleu (1729-1807). Louis Moreau, François-Ignace Papst (maître 1785). J. -Henri Riesener (1734-1806). David Roentgen (1743-1807). François Rübestück (vers 1722-85). Topino (1725-vers 1798). Adam Weisweiler (1744-1820, maître en 1778). Ciseleurs : Feuchère(frères). Pierre-Joseph-Désiré Gouthière (1732-1813). Levasseur (1721-98). Osmond. Pithoin. Pierre-Philippe Thomire (1751-1843).
Mobilier étranger : bureau-bibliothèque (américain, XVIIIe s.) 72 000 (1989).
Directoire et Consulat
Formes. Ajourées, évasées en gondole. Matériaux : acajou, orme, noyer ou hêtre, souvent peints. Motifs républicains (piques, bonnets phrygiens), égyptiens (dits" retour d'Égypte ") ou étrusques, losanges en marqueterie ou appliqués en léger relief. Chaise curule de Jacob. Principaux ébénistes. François-Xavier Heckel (actif avant 1797 et après 1811). Jacob frères (nés Meslée) : François-Honoré (1770-1841) et Georges Jacob (1739-1814). Bernard Molitor (All., 1730-1833). François-Ignace Papst (maître 1785, travaille encore en 1822). J.-Baptiste Claude Séné (1748-1803). Adam Weisweiler (1744-1820).
Empire
Aspect. Sévère, style officiel. Meubles massifs, la plupart en acajou (de Cuba-blond, placage flammé colléà fil vertical), et chargés de bronzes dorés, arêtes vives. Décors : aigle, abeille, étoile, couronne de laurier, palmette, sphinge, caducée, pyramide. Principaux meubles. Athénienne. Bureau-bibliothèque. Chiffonnier. Coiffeuse. Commode. Console. Couturier. Lit en bateau. Méridienne lit de repos à 2 chevets inégaux réunis par un dossier (dossiers les plus recherchés : en gondole, puis à crosse et à frontons et droits rectangulaires : accotoirs tête de sphinx, puis col de cygne et tête de dauphin ; pieds sabots et griffes) ; ottomane ou " canapé en gondole " ; divan à dossier droit reliéà des accotoirs dont les consoles descendent jusqu'au sol : apparu fin XIIIe s., à la mode sous le Directoire et l'Empire. Psyché. Secrétaire à abattant ou cylindre. Table guéridon. Principaux artistes. Ébénistes : Pierre Brion (né 1767). François-Honoré Jacob devient Jacob-Desmalter (1770-1841) et signe Jacob D.R. Meslée. Pierre Duguers de Montrozier (1758-1806). Veuve Gauthier. François-Xavier Heckel. Charles-Joseph Lemarchand (1759-1826). Simon Mansion (1741-1805). Pierre Marcion (1769-1840). Bernard Molitor. François-Ignace Papst. Ciseleurs : Antoine Ravrio († 1814). Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). Galle (1783-1846).
Restauration et Louis-Philippe
Technique. Angles arrondis (forme gondole). Sous Louis XVIII, le style Empire se prolonge. Le style Louis XVI, dit " deuil de la reine " (bois noir décoré de filets et cannelures de cuivre), revient. Sous Charles X : bois clairs (citronnier, orme, érable, frêne, platane), incrustés de bois foncés (palissandre, amarante, ébène) : verre opalin de diverses couleurs (quelquefois monté sur bronze finement ciselé). Décors : palmette, lyre, rinceau, feuillage, gaudron, guirlande de fleurs, ruban, rosace. Principaux artistes. Ornemaniste : Jean-Jacques Werner (1791-1849). Ébénistes : Bellangé Pierre-Antoine(1757-1840), Louis-François (1759-1827), Alexandre-Louis (1799-n.c.), Jacob-Desmalter (1770-1841), Louis-Édouard Lemarchand, Lesage, Félix Remon, J.-Jacques Werner, les Jeanselme, et les ébénistes savants du 1er Empire.
Napoléon III et Troisième République
Technique. L'éclectisme domine : imitation Renaissance, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI (dit Louis XVI-Impératrice). Principaux artistes. Louis-Auguste (1802-82) et Alfred Beurdeley fils (1847-1919). Michel-Victor (1815-après 1855) et Claude-Philippe Cruchet (1841-après 1900). Henry Dasson (1825-96). Charles-Guillaume Diehl (1855-85). Louis Durand (1752-1840). Alexandre (1799-1871) et Henri Fourdinois (1830-vers 1865). Guillaume Grohé (1808-85). Charles-Jeanselme (1856-1930). Antoine Krieger (1800-60). François Linke (1855-1946). Claude Mercier (1803-70). Riboullier (n.c.). Auguste-Hippolyte Sauvrezy (1815-54). Paul Sormani (1817-77). Louis Soubrier (n.c.). Jean-Pierre Tahan (1813-70). Wassmus frères (n.c.). Charles Winckelsen (1812-71). Zwiener (n.c.). Matériaux. Bois noirs, ébène ou poivrier, décorés de motifs floraux peints, incrustations de nacre, d'ivoire, de porcelaine et d'étain ; inspirés du XVIIIe s., palissandre, poirier noirci, bois doré, bambou. Marqueterie Boulle (écaille et cuivre découpés sur fond d'ébène) ; environ le 1/10 des Boulle Louis XIV. Carton bouilli (pâte à papier et colle forte), papier mâché (pâte à papier et plâtre) souvent verni en noir à partir de 1820. Fonte (canapés, lits, sièges) mélangée au rotin. Tissus luxueux et voyants (velours de soie, lampas, satin), rideaux lourds, perses dites indiennes. Sièges capitonnés.
Modern Style et Art nouveau 1880-1914
Style. Meubles aux formes végétales (style " nouille "). Motifs floraux. Art nouveau : nom d'un magasin ouvert à Paris en décembre 1895 par Siegfried Bing (1838-1905) de Hambourg venu à Paris en 1854. Précurseur : Michael Thonet vers 1850 met au point lames de bois courbées (imprégnées de colle et exposées à la vapeur). Principaux artistes. Architectes : Antonio Gaudi (1852-1926). Hector Guimard (1867-1942). Victor Horta (1861-1947). Bijoutiers : René Lalique (1860-1945). Henri Vever (1854-1922). Ébénistes : Peter Behrens (1868-1940). Henry Bellery-Desfontaines (1867-1909). Adolphe Chanaux (1887-1965). Alexandre Charpentier (1856-1909). Jules Chéret (1836-1933). Paul-Émile Colin (1867-1949). Édouard Colonna (1862-1948). André Fréchet (1875-1973). Eugène Gaillard (1869-1942). Émile Gallé (1846-1904). Jacques Gruber (1870-1936). Georges Hoenchel (1855-1915). Josef Hoffmann (1870-1956). Charles Mackintosh (1868-1928). Louis Majorelle (1859-1926).Eugène Vallin (1856-1922). Henri Van de Velde (1863-1957). Décorateurs : Siegfried Bing (origine all., 1838-1905). Paul Follot (1877-1941). Léon-Albert Jallot (1874-1967). Henri Honoré Plé (1853-1922). Louis-Comfort Tiffany (Amér., 1848-1923). Relieur : Émile André. Sculpteurs : François-Rupert Carabin (1862-1932). Raoul Larche (1860-1912). Illustrateurs-affichistes : Eugène Grasset (1841-1917). Alphonse Mucha (1860-1939). Verriers : Daum : Jean (1825-85), père d'Auguste (1853-1909) et d'Antonin (1864-1940) ; Paul (1888-1944), fils d'Auguste ; Michel (né 1900), fils d'Antonin. Émile Gallé (1846-1904). École de Nancy :" Alliance provinciale des industries d'art " créée 1901. Comité directeur : E. Gallé, A. Daum, L. Majorelle, E. Vallin, V. Prouvé.
Art déco 1910-1930
Style. Formes géométriques, lignes brisées, volumes simples. Bois exotiques : acajou de Cuba, bois de violette ou d'amarante, loupe d'amboine, macassar, palissandre de Rio, ébène, citronnier, ambroise clair, sycomore, palmier keekkood (Follot, Dufrêne). Marqueteries : ivoire, nacre, écaille, argent, plaques ou médaillons sculptés (Ruhlmann). Galuchat peau de squale teintée : Jean-Claude Galuchat († 1774) en lança la mode pour la maroquinerie. La chambre de Napoléon III aux Tuileries en était tendue gainant meubles et panneaux (Ruhlmann, Groult, Chateau). Cuir, daim, étoffesà motifs géométriques sur les sièges. Motifs floraux stylisés (influence du cubisme). Accessoires : boutons, anneaux, filets d'ivoire, de bronze. Laques (artistes) : Maurice Jallot, Paul Follot, Michel Dufet, Jean Dunand, André Marc et Louis Süe, Jean Puiforcat, Cartier. Bronzes dorés, cuivres et argent (poignées, serrures). DIM (Décoration intérieure moderne). Fondé 1919 par René Joubert († 1931) et Georges Mouveau. Dominique : fondée 1922 par André Domin (1883-1962) et Marcel Genevrière (1885-1967). Boutiques Arts déco dans les grands magasins : Primavera (créée 1912) au Printemps (Mme Chauchet-Guilleré, Louis Sognot) ; La Maîtrise (créée 1922) aux Galeries Lafayette (Maurice Dufrêne) ; Pomone (créée 1922, Paul Follot) et Studium Louvre (créée 1923, Étienne Kohlmann, directeur jusqu'en 1937) aux magasins du Louvre. Meubles en fibre de papier tissé : inventés 1917 par Marshall B. Lloyd et fabriqués industriellement. Plus de 1 000 modèles. Principaux artistes et décorateurs. Adler (Rose, 1892-1969). Adnet (Jacques, 1900-84). Arbus (André, 1903-69). Bagge (Éric, 1890-1978). Bouchet (Léon-Émile, 1880-1940). Brandt (Edgar, 1880-1960). Bugatti (Carlo, 1856-1940). Chanaux (Adolphe, 1887-1965, avec Frank). Chareau (Pierre, 1883-1950). Coard (Marcel, 1889-1975). Dominique (André Domin, 1883-1962). Dufet (Michel, 1888-1985). Dufrêne (Maurice, 1876-1955). Dunand (Jean, origine suisse, 1877-1942) ; ses fils Bernard (1908), Pierre (1914-96). Du Plantier (Marc, 1901-75). Dupré-Lafon (Paul, 1900-71). Feure (Georges de, 1868-1943). Follot (Paul, 1877-1941). Frank (Jean-Michel, 1893-1941). Gabriel (René, 1890-1950). Gray (Eileen, Irl., 1879-1976). Groult (André, 1884-1967). Giacometti (Alberto et Diego). Guenot (Albert, 1894-?). Herbst (René, 1891-1982). Iribe (Paul Iribarnegaray, 1883-1935). Jallot (Léon-Albert, 1874-1967). Jourdain (Francis, 1876-1958). Kiss (Paul, 1886-1962). Kohlmann (Étienne, 1903-88). Lahalle (Pierre, 1877-1956). Le Corbusier (Édouard Jeanneret-Gris, dit, 1887-1965). Legrain (Pierre, 1889-1929). Leleu (Jules, 1883-1961). Lucet (Maurice, 1877-1941). Majorelle (Louis, 1859-1926). Mare (André, 1885-1932). Mallet-Stevens (Robert, 1886-1945). Mère (Clément, 1861- ?). Montagnac (Paul, 1883-1961). Muthesius (Eckart, 1909). Perriand (Charlotte, 1903). Petit (Pierre, 1900-69). Printz (Eugène, 1889-1948). Prou (René, 1899-1947). Pumet (Charles, 1861-1928). Rapin (Henri, 1873-1939). Rateau (Armand-Albert, 1882-1938). Rousseau (Clément, 1872-1950). Roux-Spitz (Michel, 1888-1957). Ruhlmann (Jacques-Émile. 1879-1933). Selmersheim (Tony, 1869-1941). Sognot (Louis, 1892-1970) et Charlotte Alix. Sorel (Louis, 1867-1933). Subes (Raymond, 1893-1970). Süe (Louis, 1875-1968).
Le Kitsch
Kitschen (Allemagne du Sud) signifie " bâcler, faire du neuf avec du vieux ". Par extension, kitsch est devenu synonyme de l'inauthentique qui se donne pour vrai. Le style apparut vers 1860-1910 : symbolisations, ornements à outrance, couleurs pures complémentaires, et des blancs, roses bonbon, dorés. Industrie du " souvenir ", imitations.
Le Design
Styles. Années 1950 : 2 types : 1o) des années 1930 (Eugène Printz, Paul Dupré, Lafon, Leleu, Jansen, Herbst) avec les mêmes matériaux (bois précieux, laques, bronzes, etc.), formes moins massives. René Gabriel, Charlotte Perriand, René Prou, Jean Royère (1902-81). 2o) Inspiré des théories du Bauhaus : lignes souples Jean-Pierre Garrault (né 1942) ou rigoureux volumes géométriques Joseph-André Motte (né 1925), Christian Ragot (né 1933), Laurent Dioptaz ; style international, tonique, couleurs vives. Le mobilier est là pour remplir une fonction. En Italie, Gio Ponti (1891-1979, revue Domus), Bernini, Joe Colombo (1930-71). Aux USA, Knoll (groupe allemand), fondé 1951, regroupe architectes et dessinateurs : Eero Saarinen, Marcel Breuer, Harry Bertoia. Matières : bois blanc (moins précieux), contre-plaqué mouléà chaud, plastiques colorés, transparents, moulés ; acier, verre, fumé ou non. Années 1970 : Charles Eames (1907-78), Alessandro Mendini (né 1931). Années 1980 : Ron Arad (Israël, 1951), Alain Blondel (Fr., n.c.), Henri Bouilhet (Fr., 1931-98), Andrea Branji, Jean-Charles de Castelbajac (Fr., 1949), Peter Coles (1954-85), Terence Conran (G.-B., 1959), Gilles Derain (Fr., 1944), Ruth Francken (1924), Philippe Hiquily (1925), Kenzo (Jap., 1940), Shiro Kuramata (Jap., 1934-91), Claude Lalanne (Fr., 1927), Javier Mariscal (Esp., 1950), Pierre Mesguich (Fr., n.c.), Olivier Mourgue (Fr., 1939), Pierre Paulin (Fr., 1927), Andrée Putman (Fr., 1925), Guy de Rougemont (1935), Philippe Starck (Fr., 1949), Ettore Stottsass (Autr., 1917), Robert Venturi (USA, 1925), Style High-Tech (1980) : volumes géométriques, tons métalliques, gris ou noir. Antidesign : mouvement " Memphis " (1981-88), italien, fondé 1981 par Ettore Sottsass. Principaux membres : France : Martine Bedin, Nathalie du Pasquier ; Italie : Michele De Luchi, Andrea Branzi, Marco Zanini ; Japon : pièces uniques ou en séries limitées de Sandro Chia, Mimmo Paladino, Lawrence Weiner, Joseph Kosuth, Franz West ; USA : Michael Grave, Peter Shire.
Période du XIe au milieu du XIVe s. : meubles (armoire, coffre) en planches épaisses (jusqu'à 10 cm). Des pentures en fer forgé, souvent en forme de volutes, les maintiennent.
Période du milieu du XIVe au 1er quart du XVIe s. : montants en saillie, panneaux reproduisant comme une fenêtre : meneaux flamboyants, roses, accolades. Serrures clouées sur un carreau de velours ou de drap, en général rouge ; trop coûteuses, les vis sont réservées aux armes. Principaux meubles. Armoire, banc ou archebanc (avec dais au XVe s.), chaire (bras et dossier), coffre, crédence, dressoir (à 2, 3, 4 étagères), faudesteuil (jusqu'au XIVe s. ; siège à base en X), lectrin ou lutrin, lit (ciel de lit accroché au plafond jusqu'au XVe s., sur colonnes et sur le chevet ensuite), table (planche sur tréteaux).
Renaissance
Technique. Deux procédés (connus déjà au XIIe s.) permettent de cacher davantage les assemblages : assemblage d'onglet qui perfectionne l'assemblage à tenon et mortaise : les extrémités des pièces de bois ne sont plus coupées à angle droit, mais en diagonale : assemblage à queues d'aronde : les tenons sont masqués par une épaisseur de bois réservée en creusant les mortaises (assemblage dit à queues recouvertes ou queues perdues).
Sous Louis XII : des meubles empruntent des motifs, comme les rinceaux,à la Renaissance italienne et d'autres, comme les pinacles,à l'époque gothique. Sous François Ier : la décoration est toute italienne : bustes en saillie, pilastres décorés d'arabesques ou de feuillages et de grotesques. Sous Henri II : on utilise de grands panneaux parfois uniques, faits de plusieurs planches assemblées. La composition est de caractère architectural : pilastres cannelés ou colonnes unies ou cannelées. Le chêne fait le plus souvent place au noyer, avec parfois des plaques de marbre (Fontainebleau). En Bourgogne : ils sont surtout sculptés en haut relief : Hugues Sambin, maître en 1549. En Ile-de-France : dominent arcade et colonnettes style de Du Cerceau (1512-84) ; médaillon ovale et bombé : " le miroir ". Parfois incrustés de marbre blanc et noir et souvent sculptés en bas relief.
Louis XIII
Techniques. L'influence étrangère (Flandres, Allemagne, Espagne, Italie) est encore très forte. On utilise : ébène : feuilles minces, sculptées en bas relief, en applique sur le bâti ; bois exotiques (dit bois de violette, d'amarante, etc.) ; bois français (if, buis, noyer, merisier, orme, ébène pour les cabinets) ; incrustations : lames de bois de couleur ou feuilles de marbre ou d'écaille collées dans des entailles ; marqueterie : décor en mosaïque de bois de couleur, qui revêt le bâti ; motifs : colonne torse, pointe de diamant. Principaux meubles. Armoire à pointes de diamant (influence néerlandaise). Buffet à 2 corps superposés, en noyer ou chêne naturel, à panneaux à losanges ou rectangles. Cabinets sculptés ou peints (entièrement, ou les façades de tiroirs au dos des portes) ou ornés de fixés sur verre (flamands, très sculptés ; allemands, à 2 corps superposés, plaqués d’ambre et d’ébène ; italien, peu nombreux, ornés d'agate et de fil d'argent ; le cabinet du maréchal de Créqui, au musée de Cluny, est le 1er bureau). Chaise à arcades (influence espagnole et mauresque), pieds obliques (à partir du milieu du XVIIe s., on appelle chaise un siège dépourvu d'accotoirs). Coffres. Siège tendu de cuir (venu d'Italie, milieu XVIe s.), canné (remplace le jonc du XVIIe, innovation hollandaise). Table, fauteuil, chaise à bras et petite table à pieds torsadés, balustrés, en chapelet (le plus courant), entretoise en H. Tabouret. Principaux ébénistes. Jean Adam (connu vers 1657). Philippe Baudrillet. Pierre Boulle (né en Suisse 1580-1635). Jean Desjardins (connu vers 1636-57). Jean Lemaire (connu 1636-57). Jean Macé (de Blois ; 1600-72). Laurent Strabe.
Louis XIV
Technique. Les placages de cuivre, d'étain et d'écaille avec des garnitures de bronze doré, or argenté triomphent dans les ateliers royaux. Ailleurs, la tradition du bois massif se maintient (bois tourné). Meubles en bois de " rapport " avec vases de fleurs dans le goût de Monnoyer, avec fleurs en " ivoire ", en général de jasmin, d'où l'attribution à l'ébéniste Jasmin, sans doute l'un des Boulle. Une dorure d'origine est rarissime. La plupart des sièges ont été décapés ou redorés au XIXe s.
Marqueterie de Boulle : André Charles Boulle (1642-1732), 1erébéniste du roi, donna son nom à la plupart des meubles marquetés (d'écaille rouge ou brune, et de cuivre), fabriqués entre la 2e moitié du XVIIe s. et le milieu du XVIIIe s. (par ses fils ou ses élèves), puis sous Louis XVI par René Dubois (1734-92). Philippe-Claude Montigny (1734-1800) et Etienne Levasseur (1721-98) qui réparaient et copiaient des meubles de Boulle. Il perfectionna la marqueterie (écaille, cuivre et étain), venue d'Italie. Il utilisa corne (colorée), écaille de tortue (souvent teinte en rouge), nacre, ivoire ou cuivre et étain. Il découpait ensemble une feuille d'écaille et une feuille de cuivre ; le motif de cuivre était inséré dans le fond d'écaille (décor de partie) et celui d'écaille dans le fond de cuivre (décor de contrepartie) : les meubles étaient souvent fabriqués en paire avec les motifs de matériaux inversés. Les garnitures de bronze doré (au mercure ou au vernis) et ciselé représentant des masques, mascarons, groupes d'enfants, rosaces, coquilles, feuillages avaient un but : renforcer les assemblages, protéger les arêtes vives, maintenir à l'aide d'une large bordure ou d'une baguette les panneaux de marqueterie. Bâti (âme) : sous Louis XIV en sapin, sous Louis XVI en chêne. Principaux artistes. Ébénistes : André Charles Boulle (voir ci-dessus), Dominique Cucci (It., 1635-1705). Louis Delaitre (vers 1715-55), Gaudreaux (1680-1751), Antoine Gaudron († 1710), Pierre Gole (Holl., 1620-84), François Guillemar, Charles Hecquet († 1731). Joseph Poitou (1682-1718), Philippe Poitou (1650-1709), Jacques Somer († 1669). Ornemanistes : Jean Bérain (1640-1711), Charles Le Brun (1619-90), Alexandre-Jean Oppenordt (1639-1715). Sculpteurs sur bois : Mathieu Lespagnandelle (1617-89). Sculpteurs-orfèvres : Claude Ballin (1615-78). Filippo Caffieri (1634-1716). Jean Varin (ou Warin, 1604-72).
Régence
Technique. Meubles plus légers et lignes moins rigides. Plaqués de bois satiné importé des Indes : palissandre, amarante, bois violet dit de violette, bois de rose. Chantournement : les courbes concaves alternent avec les convexes, comme dans la commode à la Régence ou en tombeau. Principaux meubles. Armoire. Bibliothèque. Bureau. Chaise longue. Commode. Console et table en bois sculpté et doré. Duchesse (chaise longue, brisée avec tabouret). Écritoire. Fauteuilà garniture fixe. Secrétaireà abattant (inspiré de Liège). Siège canné. Table à gibier. Arbalète. Tombeau (commode à 3 rangs de tiroirs). Principaux artistes. Ébéniste : Charles Cressent (1685-1768). Watteau lui inspire les bustes de femmes souriantes qu'on appelle espagnolettes, qu'il place aux angles des meubles ; la traverse inférieure de ses commodes a un mouvement sinueux : le profil en arbalète. Sculpteurs : Sébastien Slodtz (1655-1726). Toro (Provence).
Louis XV
Technique. Ligne courbe. Décor de fleurs et de rocailles. Des meubles nouveaux apparaissent : petits bureaux, petites tables. On utilise de la marqueterie et des panneaux laqués en Orient. Les frères Martin développent le vernis (décor diversifié). Le décor européen est le plus rare. Les bronzes ne doivent jamais dissimuler les motifs de marqueterie, mais en suivre les méandres. Meubles précieux avec plaques en porcelaine de Sèvres. Principaux meubles. Armoire. Bergère, boudeuse (bras droits), convalescente (basse), obligeante (bras écartés), ponteuse (pour le jeu : casier à jetons dans la manchette du dossier), voyeuse (dossier surmonté d'un accoudoir), marquise, à gondole. Bibliothèque. Bureau à cylindre, à dessus brisé ou à dos d'âne (à double pente), dit " capucin " (de dame). Canapé ottomane (à 2 places), sofa (à oreilles), sultane turquoise (lit de repos à 3 dossiers), veilleuse, Matériaux : mêmes essences que sous la Régence : bois naturel, laque (de Chine, du Japon, de Coromandel), plaques de porcelaine, bronzes. Chaise à la reine à dossier plat (par opposition au cabriolet) violoné, puis ovale à partir de 1785 environ, longue dite " de duchesse " ou " duchesse ", à bateaux (plus de 1,60 m et 2 dossiers) ou brisée (en 2 ou 3 éléments). Chiffonnière. Commode sans traverse. En-cas. Encoignure. Fauteuil en cabriolet (vers 1750), de cabinet. Lit (à la française ; à la polonaise,à 3 dossiers à partir du XVIIe s. ; à l'anglaise ; à la turque ; d'ange, en dôme, à l'impériale, à la duchesse, hérités du XVIIe s. ; à la romaine, à baldaquin). Marquise (milieu XVIIIe s.). Méridienne. Meuble d'entre-deux. Meuble à hauteur d'appui. Meuble à transformations dit "à la Bourgogne " : commandées par des mécanismes ; en 1760. Œben avait construit pour le duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XV), paralysé, un fauteuil à manivelle. Paravent. Régulateur. Secrétaire (apparaît vers 1745). Secrétaire à doucine. Table de salon, d'accouchée, de chevet, coiffeuse, de toilette, poudreuse, travailleuse.
Estampilles
Premières : sous Louis XV. La corporation des menuisiers-ébénistes de Paris les rendit obligatoires en 1743, le Parlement de Paris en 1751. Elles devaient s'accompagner d'un poinçon de contrôle (les 3 lettres J.M.E., 7 mm de hauteur, 10 de largeur) de la Jurande des menuisiers-ébénistes parisiens, appliqué lors de la visite bisannuelle de jurés dans les ateliers. Pour ne pas régler de droits ou par négligence, quelques maîtres s'abstinrent. Certains, fournissant le roi, étaient exonérés.
" C " couronné : poinçon (4 mm de hauteur, pour petits objets 1,5 mm) des bronzes d'ornement apposé en 1745-49 (règlement d'une taxe) ; permet datation précise. Peut aussi correspondre à la réparation d'une pièce plus ancienne.
Mentions figurant dans les catalogues de vente : sauf réserve expresse ; signature de X, " de " X, " par " X, X : commode... garantissent l'authenticité. Porte estampille de X constate la signature, pas son authenticité.
Époque
Meuble : " d'époque Louis XV " : fabriqué sous Louis XV, ou peu après. " De style Louis XV " : fabriqué n'importe quand. Ancien : ayant environ 100 ans d'âge ou plus (délai donné par le Code des douanes).
Meubles des châteaux royaux : marque (surmontée d'une couronne) au fer rouge ou au pochoir sous un marbre, sur l'arrière d'un montant ou le dos : CP (Compiègne), CT (Petit-Trianon), F ou FN (Fontainebleau), 2 G accolés (Tuileries), ML (Marly), St C (St-Cloud), W (Versailles). Principaux artistes. Menuisiers : Jean Avisse (1723-93), maître en 1745 (signe : L Avisse). Louis Delanois (1731-92), maître en 1761. Nicolas-Quinibert Foliot (1708-76). Jean Gourdin (signe : Père Gourdin, travaille vers 1737-63). Nicolas Heurtaut (1720-71). Pierre Nogaret, vers 1720-21 à Lyon. J.-B. Tilliard (1685-1766) : fils (1723-97), maître en 1752. Ornemaniste : Nicolas Pineau (1684-1754). Ébénistes : Pierre Bernard (1715-65). Léonard Boudin (1735-1807). BVRB (Bernard II Van Risen Burgh, après 1705-1766). Martin Carlin (1730-85). Charles Cressent (1685-1768). Antoine-Mathieu Criaerd (1689-1776). Jacques Dautriche (Van Ostenryck, vers 1743-78). Adrien Delorme, maître en 1748. Jacques Dubois (1693-1763). Charles-Joseph Dufour (1740-82). Jean Dumoulin (1715-98). Pierre Garnier (1720-1800). Antoine-Robert Gaudreaux (1680-1751). Les Hache : Thomas (1664-1747), Pierre (1705-76). Jean-François (1730-96). Christophe-André (1748-1831). Joseph (origine allemande : Joseph Baumhauer, † 1772). Gilles Joubert (vers 1689-1775). Lacroix (Roger Van der Cruse, dit RVLC, 1723-99). Jean-Pierre Latz (vers 1691-1704). Pierre Macret (1727-96). Migeon : Pierre II Migeon (1701-58), Pierre III (1733-75). Jean-François Œben (1721-63). Nicolas Petit (1732-91). Louis Péridiez (1731-après 1787). Jean-Jacques Pothier. Topino (1725-vers 1798). Christophe Wolff (1720-95).
Louis XVI
Technique. Lignes droites, angles en pan coupé, simplicité ; marqueterie (décor géométrique), baguettes de bronze ; ronce d'acajou, bois clairs (citronnier, amarante) et placage d'acajou. Une galerie en bronze ajouré surmonte parfois les meubles. Le genre étrusque apparaît en 1786-87 (ornements inspirés des Antiquités égyptiennes) ; le style Louis XVI sera repris sous la Restauration. Principaux meubles. Bibliothèque à porte pleine ou grillagée (vers 1775). Bonheur-du-jour (vers 1754). Buffet servante. Bureau à cylindre. Cabinet acajou et ébène, décoré de panneaux de cire fixés sous verre. Chiffonnier (vers 1750 ; à 7 tiroirs : semainier). Commode. Console. Régulateurs et horloges. Secrétaires à abattant. Serrebijoux. Servante. Serviteur muet. Sièges (mêmes types que sous Louis XV). Table à la Tronchin (à plateau se soulevant par crémaillères cachées dans les pieds), bouillotte (table et lampe : tableà jeux apparue vers 1760, au centre trou évidé où se place un bouchon de bois sur lequel s'adapte la " lampe bouillotte "), de brelan (même type mais orifice central garni d'un " cassetin " ou " cordillon ", en 8 cases pour recevoir les cartes), à" en-cas " (ou de nuit), de salle à manger, de salon (apparaît vers 1780) ; trictrac. Principaux artistes. Menuisiers : J.-Baptiste Boulard (1725-89). Canabas (Joseph Gegenbach dit, 1715-97). Georges Jacob (1739-1814). Lelarge (J.-Baptiste Ier début XVIIIe s., II 1711-71, III 1743-1802). Séné Claude Ier (1724-92) et J.-Baptiste Claude (dit Séné l'Aîné, 1748-1803). Ébénistes : Étienne Avril (1748-91). Guillaume Benneman (maître en 1785). Martin Carlin (1730-85). Pierre Denizot (1715-82). J. -François Leleu (1729-1807). Louis Moreau, François-Ignace Papst (maître 1785). J. -Henri Riesener (1734-1806). David Roentgen (1743-1807). François Rübestück (vers 1722-85). Topino (1725-vers 1798). Adam Weisweiler (1744-1820, maître en 1778). Ciseleurs : Feuchère(frères). Pierre-Joseph-Désiré Gouthière (1732-1813). Levasseur (1721-98). Osmond. Pithoin. Pierre-Philippe Thomire (1751-1843).
Mobilier étranger : bureau-bibliothèque (américain, XVIIIe s.) 72 000 (1989).
Directoire et Consulat
Formes. Ajourées, évasées en gondole. Matériaux : acajou, orme, noyer ou hêtre, souvent peints. Motifs républicains (piques, bonnets phrygiens), égyptiens (dits" retour d'Égypte ") ou étrusques, losanges en marqueterie ou appliqués en léger relief. Chaise curule de Jacob. Principaux ébénistes. François-Xavier Heckel (actif avant 1797 et après 1811). Jacob frères (nés Meslée) : François-Honoré (1770-1841) et Georges Jacob (1739-1814). Bernard Molitor (All., 1730-1833). François-Ignace Papst (maître 1785, travaille encore en 1822). J.-Baptiste Claude Séné (1748-1803). Adam Weisweiler (1744-1820).
Empire
Aspect. Sévère, style officiel. Meubles massifs, la plupart en acajou (de Cuba-blond, placage flammé colléà fil vertical), et chargés de bronzes dorés, arêtes vives. Décors : aigle, abeille, étoile, couronne de laurier, palmette, sphinge, caducée, pyramide. Principaux meubles. Athénienne. Bureau-bibliothèque. Chiffonnier. Coiffeuse. Commode. Console. Couturier. Lit en bateau. Méridienne lit de repos à 2 chevets inégaux réunis par un dossier (dossiers les plus recherchés : en gondole, puis à crosse et à frontons et droits rectangulaires : accotoirs tête de sphinx, puis col de cygne et tête de dauphin ; pieds sabots et griffes) ; ottomane ou " canapé en gondole " ; divan à dossier droit reliéà des accotoirs dont les consoles descendent jusqu'au sol : apparu fin XIIIe s., à la mode sous le Directoire et l'Empire. Psyché. Secrétaire à abattant ou cylindre. Table guéridon. Principaux artistes. Ébénistes : Pierre Brion (né 1767). François-Honoré Jacob devient Jacob-Desmalter (1770-1841) et signe Jacob D.R. Meslée. Pierre Duguers de Montrozier (1758-1806). Veuve Gauthier. François-Xavier Heckel. Charles-Joseph Lemarchand (1759-1826). Simon Mansion (1741-1805). Pierre Marcion (1769-1840). Bernard Molitor. François-Ignace Papst. Ciseleurs : Antoine Ravrio († 1814). Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). Galle (1783-1846).
Restauration et Louis-Philippe
Technique. Angles arrondis (forme gondole). Sous Louis XVIII, le style Empire se prolonge. Le style Louis XVI, dit " deuil de la reine " (bois noir décoré de filets et cannelures de cuivre), revient. Sous Charles X : bois clairs (citronnier, orme, érable, frêne, platane), incrustés de bois foncés (palissandre, amarante, ébène) : verre opalin de diverses couleurs (quelquefois monté sur bronze finement ciselé). Décors : palmette, lyre, rinceau, feuillage, gaudron, guirlande de fleurs, ruban, rosace. Principaux artistes. Ornemaniste : Jean-Jacques Werner (1791-1849). Ébénistes : Bellangé Pierre-Antoine(1757-1840), Louis-François (1759-1827), Alexandre-Louis (1799-n.c.), Jacob-Desmalter (1770-1841), Louis-Édouard Lemarchand, Lesage, Félix Remon, J.-Jacques Werner, les Jeanselme, et les ébénistes savants du 1er Empire.
Napoléon III et Troisième République
Technique. L'éclectisme domine : imitation Renaissance, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI (dit Louis XVI-Impératrice). Principaux artistes. Louis-Auguste (1802-82) et Alfred Beurdeley fils (1847-1919). Michel-Victor (1815-après 1855) et Claude-Philippe Cruchet (1841-après 1900). Henry Dasson (1825-96). Charles-Guillaume Diehl (1855-85). Louis Durand (1752-1840). Alexandre (1799-1871) et Henri Fourdinois (1830-vers 1865). Guillaume Grohé (1808-85). Charles-Jeanselme (1856-1930). Antoine Krieger (1800-60). François Linke (1855-1946). Claude Mercier (1803-70). Riboullier (n.c.). Auguste-Hippolyte Sauvrezy (1815-54). Paul Sormani (1817-77). Louis Soubrier (n.c.). Jean-Pierre Tahan (1813-70). Wassmus frères (n.c.). Charles Winckelsen (1812-71). Zwiener (n.c.). Matériaux. Bois noirs, ébène ou poivrier, décorés de motifs floraux peints, incrustations de nacre, d'ivoire, de porcelaine et d'étain ; inspirés du XVIIIe s., palissandre, poirier noirci, bois doré, bambou. Marqueterie Boulle (écaille et cuivre découpés sur fond d'ébène) ; environ le 1/10 des Boulle Louis XIV. Carton bouilli (pâte à papier et colle forte), papier mâché (pâte à papier et plâtre) souvent verni en noir à partir de 1820. Fonte (canapés, lits, sièges) mélangée au rotin. Tissus luxueux et voyants (velours de soie, lampas, satin), rideaux lourds, perses dites indiennes. Sièges capitonnés.
Modern Style et Art nouveau 1880-1914
Style. Meubles aux formes végétales (style " nouille "). Motifs floraux. Art nouveau : nom d'un magasin ouvert à Paris en décembre 1895 par Siegfried Bing (1838-1905) de Hambourg venu à Paris en 1854. Précurseur : Michael Thonet vers 1850 met au point lames de bois courbées (imprégnées de colle et exposées à la vapeur). Principaux artistes. Architectes : Antonio Gaudi (1852-1926). Hector Guimard (1867-1942). Victor Horta (1861-1947). Bijoutiers : René Lalique (1860-1945). Henri Vever (1854-1922). Ébénistes : Peter Behrens (1868-1940). Henry Bellery-Desfontaines (1867-1909). Adolphe Chanaux (1887-1965). Alexandre Charpentier (1856-1909). Jules Chéret (1836-1933). Paul-Émile Colin (1867-1949). Édouard Colonna (1862-1948). André Fréchet (1875-1973). Eugène Gaillard (1869-1942). Émile Gallé (1846-1904). Jacques Gruber (1870-1936). Georges Hoenchel (1855-1915). Josef Hoffmann (1870-1956). Charles Mackintosh (1868-1928). Louis Majorelle (1859-1926).Eugène Vallin (1856-1922). Henri Van de Velde (1863-1957). Décorateurs : Siegfried Bing (origine all., 1838-1905). Paul Follot (1877-1941). Léon-Albert Jallot (1874-1967). Henri Honoré Plé (1853-1922). Louis-Comfort Tiffany (Amér., 1848-1923). Relieur : Émile André. Sculpteurs : François-Rupert Carabin (1862-1932). Raoul Larche (1860-1912). Illustrateurs-affichistes : Eugène Grasset (1841-1917). Alphonse Mucha (1860-1939). Verriers : Daum : Jean (1825-85), père d'Auguste (1853-1909) et d'Antonin (1864-1940) ; Paul (1888-1944), fils d'Auguste ; Michel (né 1900), fils d'Antonin. Émile Gallé (1846-1904). École de Nancy :" Alliance provinciale des industries d'art " créée 1901. Comité directeur : E. Gallé, A. Daum, L. Majorelle, E. Vallin, V. Prouvé.
Art déco 1910-1930
Style. Formes géométriques, lignes brisées, volumes simples. Bois exotiques : acajou de Cuba, bois de violette ou d'amarante, loupe d'amboine, macassar, palissandre de Rio, ébène, citronnier, ambroise clair, sycomore, palmier keekkood (Follot, Dufrêne). Marqueteries : ivoire, nacre, écaille, argent, plaques ou médaillons sculptés (Ruhlmann). Galuchat peau de squale teintée : Jean-Claude Galuchat († 1774) en lança la mode pour la maroquinerie. La chambre de Napoléon III aux Tuileries en était tendue gainant meubles et panneaux (Ruhlmann, Groult, Chateau). Cuir, daim, étoffesà motifs géométriques sur les sièges. Motifs floraux stylisés (influence du cubisme). Accessoires : boutons, anneaux, filets d'ivoire, de bronze. Laques (artistes) : Maurice Jallot, Paul Follot, Michel Dufet, Jean Dunand, André Marc et Louis Süe, Jean Puiforcat, Cartier. Bronzes dorés, cuivres et argent (poignées, serrures). DIM (Décoration intérieure moderne). Fondé 1919 par René Joubert († 1931) et Georges Mouveau. Dominique : fondée 1922 par André Domin (1883-1962) et Marcel Genevrière (1885-1967). Boutiques Arts déco dans les grands magasins : Primavera (créée 1912) au Printemps (Mme Chauchet-Guilleré, Louis Sognot) ; La Maîtrise (créée 1922) aux Galeries Lafayette (Maurice Dufrêne) ; Pomone (créée 1922, Paul Follot) et Studium Louvre (créée 1923, Étienne Kohlmann, directeur jusqu'en 1937) aux magasins du Louvre. Meubles en fibre de papier tissé : inventés 1917 par Marshall B. Lloyd et fabriqués industriellement. Plus de 1 000 modèles. Principaux artistes et décorateurs. Adler (Rose, 1892-1969). Adnet (Jacques, 1900-84). Arbus (André, 1903-69). Bagge (Éric, 1890-1978). Bouchet (Léon-Émile, 1880-1940). Brandt (Edgar, 1880-1960). Bugatti (Carlo, 1856-1940). Chanaux (Adolphe, 1887-1965, avec Frank). Chareau (Pierre, 1883-1950). Coard (Marcel, 1889-1975). Dominique (André Domin, 1883-1962). Dufet (Michel, 1888-1985). Dufrêne (Maurice, 1876-1955). Dunand (Jean, origine suisse, 1877-1942) ; ses fils Bernard (1908), Pierre (1914-96). Du Plantier (Marc, 1901-75). Dupré-Lafon (Paul, 1900-71). Feure (Georges de, 1868-1943). Follot (Paul, 1877-1941). Frank (Jean-Michel, 1893-1941). Gabriel (René, 1890-1950). Gray (Eileen, Irl., 1879-1976). Groult (André, 1884-1967). Giacometti (Alberto et Diego). Guenot (Albert, 1894-?). Herbst (René, 1891-1982). Iribe (Paul Iribarnegaray, 1883-1935). Jallot (Léon-Albert, 1874-1967). Jourdain (Francis, 1876-1958). Kiss (Paul, 1886-1962). Kohlmann (Étienne, 1903-88). Lahalle (Pierre, 1877-1956). Le Corbusier (Édouard Jeanneret-Gris, dit, 1887-1965). Legrain (Pierre, 1889-1929). Leleu (Jules, 1883-1961). Lucet (Maurice, 1877-1941). Majorelle (Louis, 1859-1926). Mare (André, 1885-1932). Mallet-Stevens (Robert, 1886-1945). Mère (Clément, 1861- ?). Montagnac (Paul, 1883-1961). Muthesius (Eckart, 1909). Perriand (Charlotte, 1903). Petit (Pierre, 1900-69). Printz (Eugène, 1889-1948). Prou (René, 1899-1947). Pumet (Charles, 1861-1928). Rapin (Henri, 1873-1939). Rateau (Armand-Albert, 1882-1938). Rousseau (Clément, 1872-1950). Roux-Spitz (Michel, 1888-1957). Ruhlmann (Jacques-Émile. 1879-1933). Selmersheim (Tony, 1869-1941). Sognot (Louis, 1892-1970) et Charlotte Alix. Sorel (Louis, 1867-1933). Subes (Raymond, 1893-1970). Süe (Louis, 1875-1968).
Le Kitsch
Kitschen (Allemagne du Sud) signifie " bâcler, faire du neuf avec du vieux ". Par extension, kitsch est devenu synonyme de l'inauthentique qui se donne pour vrai. Le style apparut vers 1860-1910 : symbolisations, ornements à outrance, couleurs pures complémentaires, et des blancs, roses bonbon, dorés. Industrie du " souvenir ", imitations.
Le Design
Styles. Années 1950 : 2 types : 1o) des années 1930 (Eugène Printz, Paul Dupré, Lafon, Leleu, Jansen, Herbst) avec les mêmes matériaux (bois précieux, laques, bronzes, etc.), formes moins massives. René Gabriel, Charlotte Perriand, René Prou, Jean Royère (1902-81). 2o) Inspiré des théories du Bauhaus : lignes souples Jean-Pierre Garrault (né 1942) ou rigoureux volumes géométriques Joseph-André Motte (né 1925), Christian Ragot (né 1933), Laurent Dioptaz ; style international, tonique, couleurs vives. Le mobilier est là pour remplir une fonction. En Italie, Gio Ponti (1891-1979, revue Domus), Bernini, Joe Colombo (1930-71). Aux USA, Knoll (groupe allemand), fondé 1951, regroupe architectes et dessinateurs : Eero Saarinen, Marcel Breuer, Harry Bertoia. Matières : bois blanc (moins précieux), contre-plaqué mouléà chaud, plastiques colorés, transparents, moulés ; acier, verre, fumé ou non. Années 1970 : Charles Eames (1907-78), Alessandro Mendini (né 1931). Années 1980 : Ron Arad (Israël, 1951), Alain Blondel (Fr., n.c.), Henri Bouilhet (Fr., 1931-98), Andrea Branji, Jean-Charles de Castelbajac (Fr., 1949), Peter Coles (1954-85), Terence Conran (G.-B., 1959), Gilles Derain (Fr., 1944), Ruth Francken (1924), Philippe Hiquily (1925), Kenzo (Jap., 1940), Shiro Kuramata (Jap., 1934-91), Claude Lalanne (Fr., 1927), Javier Mariscal (Esp., 1950), Pierre Mesguich (Fr., n.c.), Olivier Mourgue (Fr., 1939), Pierre Paulin (Fr., 1927), Andrée Putman (Fr., 1925), Guy de Rougemont (1935), Philippe Starck (Fr., 1949), Ettore Stottsass (Autr., 1917), Robert Venturi (USA, 1925), Style High-Tech (1980) : volumes géométriques, tons métalliques, gris ou noir. Antidesign : mouvement " Memphis " (1981-88), italien, fondé 1981 par Ettore Sottsass. Principaux membres : France : Martine Bedin, Nathalie du Pasquier ; Italie : Michele De Luchi, Andrea Branzi, Marco Zanini ; Japon : pièces uniques ou en séries limitées de Sandro Chia, Mimmo Paladino, Lawrence Weiner, Joseph Kosuth, Franz West ; USA : Michael Grave, Peter Shire.